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Le Sport, vecteur de Guerre et de Paix — Quentin

  • Photo du rédacteur: voixdelapaix25
    voixdelapaix25
  • 20 févr.
  • 4 min de lecture


Si je devais résumer la préparation de cette chronique, je n'utiliserait qu'un seul mot : frustration. Comment aborder un sujet si large en si peu de temps ? Comment balayer les enjeux politiques, sociaux, culturels, environnementaux du sport pouvant ammener à de vifs débats en moins de 5 minutes ? Tel fût l'enjeu de cette chronique.


L'écriture de cet article me permet donc de me focaliser sur une partie de l'histoire du sport, en lien avec la paix et la guerre, très peu abordée dans cette chronique, mais pour le moins très importante : la Guerre Froide.


Bonne lecture !


 

Après la Seconde Guerre Mondiale, la paix est fêtée comme jamais auparavant, et les nations se promettent de maintenir cette paix éternellement. Pourtant, de nouvelle tensions naissent déjà dans ce monde dévasté par 6 ans de confilt international. Mais cette fois, le problème est idéologique.

D'un côté, les États-Unis, menés par Truman, prônent le capitalisme, la démocratie et les libertés individuelles. De l'autre, l'URSS de Staline et Jdanov, en faveur du communisme, et républiques populaires.

Mais comment cette Guerre Froide s'est elle manifestée dans le milieu sportif ?


Jusque 1952, la réponse est assez simple. Les États-Unis sont grand participants des JO, même souvent vainqueurs ou haut dans le classement général (1er à Los Angeles 1932, Lake Placid la même année, Londres 1948, et parmi les 5 meilleurs à Berlin et Garmisch 1936, Saint-Moritz 1948). Du côté soviétique, pas de classement, car l'URSS ne participe même pas aux Jeux, que les dirigeant accusent d'être capitalistes : Les Jeux Olympiques ont pour objectif de montrer […] des records dans le domaine des sports purement individualistes” (1) . Les soviétiques ont alors leur version des JO, appelée "Spartakiades", qui ont pour but de montrer “Des performances de masse” (1). Ça, c'est le motiv officiel. Au-delà de ce motif idéologique, la non-participation des soviétiques aux JO s'explique aussi par la peur de perdre ; Staline doit montrer une URSS forte et unie, la défaite serait donc fatale pour le régime. Il est donc hors de question de participer aux Jeux Olympiques.


L'année 1952, avec les JO d'Helsinky, en Finlande, marque un tournant dans la guerre froide du sport. Ça y est, l'URSS se décide enfin à participer aux Jeux. Les athlètes sont prêts. Pour autant, pas question de partager un village olympique avec les États-Unis : un village dédié aux athlètes soviétique est créé. Staline désire une entrée fracassante dans le sport international, il l'obtient. L'URSS termine 2ème au classement général, derrière les États-Unis. Seulement 4 médailles sur les 76 américaines les séparent : la lutte a commencée.


De 1952 à 1976, c'est la guerre au classement. Staline ne voulait pas que l'URSS entre dans les Jeux tant qu'elle n'est pas sûre de gagner ; elle y entre, et elle gagne. Nombreuses sont les éditions où l'URSS termine en haut du classement : Melbourne et Cortina 1956, Rome et Squaw Valley 1960, Tokyo et Innsbruck 1964, Munich et Sapporo 1972, Montréal et Innsbruck 1976. En fait, devrions-nous dire que rare sont les éditions où, à défaut de ne pas gagner, l'URSS finit 2ème (Mexico et Grenoble 1968). Les États-Unis, de leur côté, s'acharnent pour remporter le plus de médailles possibles. Malgré cela, ils terminent souvent en 2ème position derrière leur ennemi juré.

“Quand l’URSS ne finit pas première, les Etats-Unis font tout pour occuper le haut du podium”

Mais au final, rien de plus qu'une "guéguerre" ? La réponse est beaucoup plus complexe. Il ne s'agit en effet pas de gagner pour voir son nom en haut du tableau des médailles, mais bien pour prouver à la puissance ennemie quel est le meilleur mode de vie : ce n'est pas USA contre URSS, mais plutôt Capitalisme contre Communisme.


En 1979, l'URSS envahit l'Afghanistan. Cette invasion suscite de vives contestations et désapprobations de la parts des USA. L'attribution de la ville hôte des JO 1980 va ravir et dégoûter le bloc de l'Ouest : Moscou. Il n'est alors même pas imaginalble d'envoyer des délégations américaines dans la capitale soviétique. Cependant, boycotter les Jeux de Moscou permettrait de montrer un désaccord profond, un refus catégorique ; Reagan, président des USA, s'empare de cette idée, c'est le boycott de 1980. Il est important de rappeler ici l'importance des alliances et de la bipolarisation. En effet, les USA ne sont pas les seuls à boycotter les Jeux de Moscou ; nombre de leurs alliés les suivent dans cette décision. C'est le cas de la Corée du Sud, du Canada, ou encore de la RFA. La France et l'Italie, plus neutres, choisissent une troisième voie encouragée par le CIO : le boycott partiel. Pour cela, aucune délégation de ces pays n'est présente à la cérémonie d'ouverture (signe de soutien aux USA), mais ces nations participent quand même aux Jeux de 1980.


Quatre ans plus tard, quelle ironie ! Comme pour s'amuser, le CIO a attribué les JO de 1984 à … Los Angeles ! L'occasion rêvée pour l'URSS de riposter ! N'obtenant pas de garantie américaine de la sécurité des délégations soviétiques, l'URSS annonce qu'elle ne participera pas aux JO en 1984 ! Pour le bloc de l'Ouest, ce boycott est vu comme une faiblesse de Moscou. L'URSS est “une super-puissance affaiblie […] qui éprouve un manque de confiance non seulement dans ses athlètes mais aussi en elle-même”, Le Nouvel Observateur, 1984.


Le 25 décembre 1991, Gorbatchev annonce en direct sa démisson. C'est la fin de l'URSS, la fin de la guerre froide, la fin du monde bipolaire. Cependant, qui peut-on proclamer comme grand vainqueur ? Les États-Unis ont certes gagné la guerre idéologique, l'URSS a remporté sans aucun doute la bataille du sport.


 

Sources :

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